Quelles différences entre un kinésiologue et un kinésithérapeute ?
Kinésis provient du grec (κ ι ́ ν η σ ι ς ) et signifie « mouvement ». S’ils tirent leur nom de la même étymologie, le kinésiologue et le kinésithérapeute n’ont pas le même rôle et les mêmes connaissances en matière de mouvement et d’activité physique. Il faut donc savoir quels éléments permettent de distinguer kinésiologie et kinésithérapie et c’est ce que nous vous proposons ci-dessous.
8 facteurs qui différencient kinésiologue et kinésithérapeute
La reconnaissance du métier
La kinésithérapie est reconnue par la médecine traditionnelle et s’appuie sur une solide base scientifique. C’est une profession qui fait partie intégrante du parcours de soin de certains malades ou blessés touchés au niveau des muscles, des articulations, des os, du système neurologique, pulmonaire …
La kinésiologie est, elle, associée aux pratiques de soins non-conventionnelles dites « médecines douces » ou « pratiques alternatives » liées au bien-être. Le Syndicat National des Kinésiologues vise à regrouper le métier. Le Syndicat permet aux personnes de pouvoir trouver un bon kinésiologue. Cela grâce à un système qui doit garantir la qualité des prestations proposées par ces praticiens. Mais cet encadrement de la profession ne relève pas d’un Ordre officiel dans la mesure où ces initiatives demeurent exclusivement privées.
L’appellation des personnes suivant les séances
On admet que les personnes qui se rendent au cabinet du kinésithérapeute soient appelées des patients. Ils consultent en effet ce professionnel de santé sur l’avis d’un médecin, d’un chirurgien…
En revanche, ce terme n’est pas approprié pour les hommes, femmes et enfants souhaitant suivre des séances de kinésiologie. Ils seront simplement reconnus comme clients.
Des objectifs bien distincts
Les personnes peuvent être amenées à consulter un kinésithérapeute ou un kinésiologue pour différentes raisons.
La kinésithérapie aura pour but de redonner de l’autonomie à des patients après des traumatismes physiques ou des opérations chirurgicales. C’est ce qu’on appelle la rééducation. Le kinésithérapeute intervient aussi pour soulager certaines douleurs grâce à un renforcement musculaire ciblé.
La kinésiologie s’efforce à comprendre l’impact des émotions sur le corps humain. Ses compétences lui permettent d’agir sur les problématiques du quotidien, mais aussi les difficultés relationnelles / émotionnelles ou encore les difficultés professionnelles ou scolaires.
La formation de ces professionnels
Kinésiologues et kinésithérapeutes suivent deux formations bien distinctes.
Jusqu’à il y a peu, les étudiants désireux d’intégrer le cursus kinésithérapie devaient réussir le concours PACES commun à la plupart des professions de la santé (médecins, pharmaciens, sage-femme …).
Dorénavant, les étudiants doivent valider une première année en PASS ou LAS. S’en suivent 4 ans d’études en IFMK (Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie) avec des cours théoriques, des TD et des TP. La formation compte également des stages variés sur le terrain. L’obtention de leur DE (Diplôme d’Etat) est soumise à l’examen d’un jury et à la validation de toutes les Unités d’Enseignement.
La formation de masseur-kinésithérapeute c’est environ 3 450 heures réparties sur 4 ans.
Pour devenir kinésiologue, il n’y a pas de prérequis académique, mais il faut s’inscrire et suivre une formation qualifiante en kinésiologie comme Ekivie. Les écoles de kinésiologie enseignent les fondamentaux de cette pratique manuelle et inculquent à leurs élèves l’écoute et la compréhension de l’humain dans sa globalité. Comme pour tout métier, les étudiants ont divers modules à valider au cours de leur formation et doivent pratiquer et recevoir un volume conséquent de séances de kinésiologie avant de passer l’examen final. Les études de kinésiologie ne donnent pas lieu à une certification professionnelle reconnue par France Compétences en l’absence de titre RNCP.
Les types de soins prodigués
La kinésithérapie ou physiothérapie utilise différentes méthodes et techniques pour atteindre les objectifs fixés et soigner les patients. Techniques manuelles diverses comme les massages ou les étirements. Soulagement des douleurs par l’action naturelle du froid (cryothérapie), de la chaleur (thermothérapie) ou de l’eau (hydrothérapie. Utilisation de lampes à rayons ultraviolets ou infrarouges, d’appareils à ultrasons ou autres équipements utiles pour les exercices des patients (ballon de Klein, tapis, espalier, plateau de Freeman, vélo …).
La kinésiologie bénéficie elle aussi de techniques spécifiques pour équilibrer les individus mais il ne pratique pas de « soins » dans la mesure où il n’est pas un professionnel de santé. Des pratiques issues de la médecine chinoise traditionnelle, de l’acuponcture, de la chiropractie et de l’ostéopathie. En fonction des résultats du test musculaire, le kinésiologue peut faire appel à différentes méthodes telles que le Touch for Health, le Three in One Concept ou encore le Brain Gym pour libérer les charges émotionnelles associées à la problématique du client.
La durée et la fréquence des séances
Une séance de kinésithérapie dure en moyenne 30 minutes. Elle peut être divisée en différents temps. Lors de la première visite, le kiné commencera par analyser plusieurs documents (prescription, radiographie, antécédent médicaux, compte-rendu d’opération …), examinera votre état de santé puis établira un plan de traitement adapté. Selon la personne, le masseur-kinésithérapeute peut ensuite procéder à une série de massages, d’étirement, puis laisser le patient faire des exercices par lui-même. Si chaque séance est relativement courte pour ne pas épuiser le patient ou déclencher des douleurs, le travail d’un kinésithérapeute s’inscrit habituellement sur une courte durée, à raison d’un traitement global en 10 séances. Pour être efficace et permettre au patient de retrouver sa mobilité au plus vite, le rythme des consultations chez le kinésithérapeute est condensé. Il s’agit souvent de proposer 1 à 2 séances par semaine.
Pour la kinésiologie, l’approche est différente. Une bonne séance de kinésiologie dure souvent 60 minutes. Une heure complète qui permet au praticien de créer du lien et de la confiance avec le consultant. Les séances sont elles aussi décomposées en 4 étapes. D’abord, un moment d’échange, suivi d’un test musculaire. Le kinésiologue opère alors une session de rééquilibrage puis d’ancrage.
Une séance complète de kinésiologie est souvent très énergivore chez les clients. Certains auront seulement besoin d’un total de 2-3 séances pour atteindre leur objectif, d’autres souhaiteront bénéficier du savoir-faire du kinésiologue durant une dizaine de séances pour se débarrasser de maux très ancrés.
Ce type de pratiques doit être suivie à moyen long terme. On suggère en effet de laisser passer quelques semaines entre chaque séance pour laisser au corps et à l’esprit le temps d’enregistrer les changements opérés. C’est le « temps d’intégration ».
Le tarif applicable pour ces soins
La kinésithérapie étant reconnue comme un acte paramédical, le système de sécurité sociale français prend en charge une partie du coût de chaque séance. En contrepartie, le tarif des soins est encadré par l’Assurance maladie qui fixe le prix que peut facturer le kinésithérapeute conventionné pour chaque acte. Ainsi, la rééducation est facturée 16,13€ jusqu’à 33€ pour des soins plus spécialisés.
La kinésiologie n’étant pas dépendante du système de soin Français, chaque kinésiologue peut fixer librement ses tarifs en fonction de son expérience, de ses spécialités, voire même de sa localisation. Le praticien peut donc proposer un taux horaire entre 50€ et 100€. En effet, le kinésiologue n’est pas un professionnel de santé. Aussi, son activité est régie par le Code Général de la Consommation.
La prise en charge des séances de kinésiologie ou de kinésithérapie
Les patients qui font appel à un kinésithérapeute suite à une prescription médicale voient leurs soins pris en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 60% et jusqu’à 100% pour certaines maladies chroniques. Le reste à charge pourra éventuellement être remboursé par la mutuelle.
Le kinésiologue n’étant pas considéré comme professionnel de santé, l’Assurance maladie ne propose pas de remboursement pour ses prestations. Les personnes bénéficiant de ce type de prestations doivent donc payer l’intégralité de leur poche ou bien demander une prise en charge à leur mutuelle si leur contrat comprend une garantie sur les pratives de soins non conventionnelles.
Ces 8 différences majeures entre kinésiologue et kinésithérapeute permettent de bien distinguer la nature non-scientifique et non-reconnue de la pratique du kinésiologie, au contraire de la kinésithérapie.
Nota Bene : le kinésiologue n’établit ni diagnostic, ni traitement, ni pronostic, ni prescription médicale, ni régime alimentaire, ne fait aucune prescription médicale et ne demande jamais d’interrompre un traitement médical.